Fin décembre, avec Youri nous sommes partis vers Knokke depuis Namur. Une vraie aventure en soi, tant au niveau de la préparation, des changements d’itinéraires que de l’itinéraire. Je te propose quelques lignes pour, j’espère, te donner envie à toi aussi de partir faire quelques kilomètres. La distance n’est pas le plus important, mais vivre les moments.
Le projet
Les débuts du projet datent de l’été. Une bande de mecs décident de traverser la Belgique pour le fun, pour se challenger, pour partager de bons moments. L’idée de la Belgian Friends Devide est lancée. Le C****, des quarantaines, des blessures font que le projet meurt dans son œuf.
Une discussion d’automne réanime le projet. On parle de challenge, de Belgique, d’aventure, de Rapha 500 et finalement, pourquoi ne pas tenter une traversée de la Belgique, entre Nöel et Nouvel an !
Le projet est reparti… après l’emballement on cadre un peu le projet, les agendas font que nous n’avons qu’un créneau de 2 jours pour organiser cette aventure, on laisse les 500K de côté, l’important sera de passer du bon temps entre potes et arriver à Knokke pour une casserole de moules !
On programme le trip depuis l’Ardenne Belge vers Namur, puis de Namur vers Knokke. Deux jours pour un total de 315 Km. Pour ajouter un peu de piment, on choisit des chemins “Gravel” dans l’application de planification Komoot.
Le trip est prêt!
Le matos
Question matos, on avait chacun un vélo monté en 35 qui pouvait monter en 40 sans trop de problème.
On programme de prendre nos sacoches de selles, de quoi faire des photos/vidéos et un max d’éclairages (frontales, feux avant, feux arrière). On sait qu’on roule dans la nuit et que c’est l’hiver, il faut être les plus visibles possibles, gilets fluo toute la journée, sur-chaussures fluo, des feux dans tous les sens, de vrais sapins de noël… On ne veut pas jouer avec la sécurité.
Des batteries supplémentaires, de quoi tenir 3 jours, et une couverture de survie.
On s’équipe également contre le froid. On porte chacun : sous-vêtements thermiques, t-shirt manches longues, veste/merino, coupe vent et gilet fluo. On est également équipés de gants hiver. Mention spéciale aux gants 900 Van Rysel, a aucun moment je n’ai eu froid aux mains, c’est plutôt rare pour être souligné.
Pour la nourriture, on prend quelques barres et on compte sur un Burger King, un Mc Do ou un Quick pour manger sur la route.
Quelques semaines avant le départ, on a un contact avec la marque de vélo Triban. Une aventure dans le nord de la France a été le théâtre d’un shooting et d’une belle histoire.
Notre contact, Louise, nous propose un prêt de prototypes “Gravel” qui sortiront en 2021.
On n’hésite pas longtemps ! On accepte l’idée de tester du nouveau matos qui sera éprouvé sur les sentiers, on était chauds ! (tu aurais refusé ?)
On partira donc avec les deux futurs GRVL 520 (La vidéo), celui de Youri équipé en Shimano 105 et des pneus 700X40 et le mien en sram Apex 650×47.
Notre choix d’itinéraire sera un excellent terrain de jeu.
J’ai déjà un vélo de la marque, un 520 (voir article) du coup je ne pouvais être qu’encore plus agréablement surpris. Pas de mauvaises surprises, on aura les vélos quelques jours avant afin d’ajuster les positions et faire quelques bornes.
Quelques jours avant le départ, la météo est changeante et compliquée. On savait qu’on risquait d’avoir froid et qu’il risquait de pleuvoir, on programme notre trip en décembre quand même !
La météo annonce de la neige, du gel et des routes glissantes, le danger est donc réel. On va changer de point de départ, on partira de Libramont. On modifie notre itinéraire jusqu’à Namur, pour la partie 2 la météo s’annonce meilleure.
Impossible de décaler le trip, nous n’avons que deux jours possibles.
Le jour-j, rendez-vous très tôt à Namur, chez moi, pour prendre le train vers notre point de départ.
Les nouvelles ne sont pas rassurantes, il y a de la neige à Libramont, les quelques portions de routes ne sont pas dégagées et glissantes. La tempête de la veille a fait des dégâts dans certains bois et le vent reste bien présent. Le danger sur les routes glissantes et les arbres tombés (ou pas encore au sol) ajoutent du risque.
On prend la décision de supprimer la première partie, on part directement de Namur vers Knokke. Notre objectif est de vivre une mini aventure, on s’adapte.
Namur - Knokke
6h40 on démarre de Namur en direction de Gembloux. On sait que notre itinéraire sera long, on démarre tranquillement. On réajuste les sacoches après 2 km, on prend quelques images après 15… on est cool.
Lorsqu’on arrive à Gembloux, on fait un petit détour par l’Abbaye et par chez Youri.
Du sentier et de la boue
Après Gembloux part sur des sentiers et chemins pavés, typique de la région du Brabant Wallon. Les pluies des derniers jours rendent les sentiers et forêts complètement gorgées d”eau. On continue dans la boue, on doit parfois poser le pied à terre… c’est l’aventure. A ce moment, on sait (on croit) que du côté de la Flandre ce sera beaucoup plus simple, donc on profite.
Au kilomètre 50 on arrive tout doucement dans la région de Lasne, on se rapproche de la forêt de Soignes. on est complètement surpris par le nombre de chemins de pavés ! ils sont cassants. Bruxelles est en vue, on garde le rythme.
En passant à l’Ouest de Bruxelles, direction Denderleeuw et Gent, la zone a semble t il été complètement soufflée par la tempête Bella. Des champs et chemins détrempés, des ruisseaux à traverser et des arbres dans tous les sens. Dans cette portion j’ai la chance d’avoir des pneus en 650×47, je passe (un peu) plus facilement, mais malgré ça… je ne passe pas partout.
il est 12h30, on commence à avoir faim et toujours pas de fast-food. Les seuls restaurants à emporter sont fermés, on est lundi 😀
On prend des notes pour la prochaine fois, on créera les itinéraires selon les fast-food.
On terminera notre faim sur le parking d’un Spar et nos 100 premiers kilomètres.
Petite pause et on repart…
Gent
On atteint Gent, nous en sommes à 130 km, on commence à se rendre compte que l’on a un peu trainé/profité. Notre dernier train est à 20H06 à Knokke, on va devoir mettre les bouchées doubles. La partie Gravel est maintenant terminée, nous allons prendre le Canal Gent-Brugge.
Je sais que mon vélo sera moins adapté à cette portion de l’itinéraire.
Je m’en rend vite compte, tandis que Youri pédale sans forcer et se laisse aller en roue libre, je dois pédaler en permanence. Est-ce dû au vélo ? à moi ? à la fatigue ? La faim ?
Une combinaison de tout cela à mon avis.
50 km nous séparent de Brugge et du Burger King, ces 50 là, je les sens ils sont longs.
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